J’ai eu l’occasion de réfléchir un petit peu à cette question ces derniers temps : qu’est ce qui nous retient de faire, de dire ou d’être ce que l’on désire au fond de nous ? Derrière toutes nos bonnes raisons (le politiquement correct, la sécurité, les responsabilités familiales ou professionnelles, le manque de temps ou d’argent, les objectifs et priorités que l’on s’était fixés et auxquelles on ne peut se soustraire, la culpabilité…), il n’y a qu’une seule réponse qui me semble juste : la peur de ne pas être validé dans notre choix. D’être ignoré. Pire, d’être rejeté. Et tout simplement de ne pas être aimé.
Il y a tellement de choses que l’on ne s’autorise pas ou que l’on s’est convaincu ne pas désirer, uniquement par peur de s’en voir refuser l’accès et de devoir affronter la petite voix qui dirait : « Tu ne le mérites pas, tu n’es pas assez bien ».
On se fait parfois violence en prétendant être quelqu’un d’autre, pour cette même raison : ne pas se retrouver face à cette peur. On s’efforce de négocier avec elle, parfois en lui obéissant, d’autres fois en la contournant ou en la niant.. Mais au final, on ne fait que lui répondre encore et toujours. La réaction à une émotion n’est jamais un choix mais une protection.
Qu’y a t-il alors derrière cette peur ?
Que se passerait-il si on décidait de la regarder en face, de l’identifier, de la remercier et de décider en conscience de s’écouter, malgré tout ? Si on décidait de sauter les yeux grands ouverts, et de se donner cet amour, sans condition ?
Derrière la peur, il y a la vie. La vraie, pas celle dans laquelle on joue un rôle. Il y a les expériences qui nous enseignent l’essentiel sur soi pour avancer, et non pour se rassurer sur le fait qu’on est « bien assez ».
Derrière la peur de sauter, il y a l’exaltation de l’envol, la liberté, et la leçon, quelque soit le résultat. Une leçon unique et non interchangeable, la nôtre, la seule qui puisse nous enseigner un élément essentiel à notre évolution.
Il ne peut y avoir aucun échec quand on décide d’aller au delà de sa peur, il n’y a qu’un pas de plus gravi vers soi-même.
by Solene Lombardo